Camille Laurens, écrivaine, et Joanne Leighton, chorégraphe, font connaissance au printemps 2018.
Nous nous rencontrons et trouvons d’emblée un terrain d’entente autour de nos projets artistiques : nous partageons un désir commun de création à partir de la marche et de la répétition. La marche compose, la marche écrit, la marche invente un lien indissoluble avec le monde. Le travail des séries et des répétitions se lit, notamment chez Deleuze, comme une réflexion sur le passage du temps, sur l’altération et l’altérité. La répétition montre essentiellement la différence : « Plus il y a répétition, plus il y a différence ». Ces changements donnent à éprouver le temps – un temps qui n’est pas retour nihiliste du même mais répétition différentielle joyeuse et affirmative, suite de variations qui dessinent un devenir. Quel espace créons-nous à la mesure de nos pas ?
— Camille Laurens et Joanne Leighton
Camille Laurens
Agrégée de Lettres modernes, Camille Laurens a enseigné au Maroc pendant 12 ans, puis à Sciences Po Paris. Elle est l’auteure de 9 romans, tous publiés chez Gallimard et traduits en plus de trente langues, parmi lesquels : Dans ces bras-là (prix Femina 2000), L’amour, roman (2003), Romance nerveuse (2010) et Celle que vous croyez (2016), récemment porté à l’écran par Safy Nebbou. Elle a aussi écrit des récits, dont Philippe (1995), des pièces de théâtre et des essais sur l’art et sur la langue, notamment Le grain des mots (2003).
Elle collabore régulièrement avec des artistes pour des créations collectives ou des lectures-concerts, par exemple avec le compositeur électro-acoustique Philippe Mion (CD « Tiss. par mille », 2008), le chanteur Nicola Sirkis, des photographes ou des chorégraphes. Elle poursuit une activité de chroniqueuse dans différents journaux – L’Humanité, Le Monde, et depuis 2015, dans Libération. Son dernier ouvrage paru, La petite danseuse de 14 ans (Stock, 2017), s’intéresse à la célèbre sculpture d’Edgar Degas.
Dans cette courte performance de trente minutes, le duo veut nous amener à réfléchir ce geste pas si naturel. Il devient un manifeste et déborde des jambes pour être un acte féministe dans la répétition des gestes, celles des dentellières par exemple. Les deux L n’en font plus qu’un, c’est élégant et doux.
– Amelie Blaustein Niddam, Toute la Culture (12/04/2022)
Création : Camille Laurens & Joanne Leighton
Écrivaine : Camille Laurens
Chorégraphie : Joanne Leighton
Design sonore et regard extérieur : Peter Crosbie
Assistante : Marie Fonte
Costumes : Alexandra Bertaut
Durée : 35 minutes
Année de production : 2019
Photos : Delphine Micheli
Coproduction : WLDN
Commande du festival Concordan(s)e – 2019
Le Phare, Centre chorégraphique national du Havre Normandie, dans le cadre d’une aide à l’écriture.
Avec le soutien du Centre des monuments nationaux et la maison George Sand de Nohant, La Briqueterie - CDCN du Val-de-Marne à Vitry-sur-Seine, La Médiathèque d’Évreux